c'est un spectacle en plein air. ils t'attendent sur une petite scène, un peu à l'écart. pas de musique, pas d'accessoires. seulement leurs corps. on dit qu'ils sont les meilleurs contorsionnistes du monde. ils se tordent, se plient, s'étirent dans un silence inquiétant. pas un craquement, pas un murmure de douleur. tu devines pourtant qu'ils aimeraient presque que tu souffres pour eux.

silence. il n'est pas dragon, non. c'est un homme. et pourtant, oui, il crache du feu. sa langue enflammée s'approche de toi, un peu trop près. elle prend vie, elle t'enroule, elle t'embrase. il sourit. il jubile. la flamme devient animale, elle lui lèche la joue, une seconde et s'éteint. il illumine la nuit, l'ombre, la vie. il ravive le feu sacré en toi.

cerceaux enflammés, rugissements tonitruants et dresseurs presque invisibles. tu es chez eux. dans leur tanière. ils pourraient faire de toi leur repas s'ils le souhaitaient. leurs yeux brillent dans la fausse obscurité du chapiteau. ils ne tremblent pas, eux, ils s'exécutent. ils ont la couleur du souffre et la vivacité des flammes. ils sont beaux, n'est-ce pas?