tu es emporté dans un océan de couleurs qui virevoltent tout autour de toi, et qui brillent, brillent, comme une luciole au fond des nuits. ici, mille papillons te feront perdre la tête dans un bruissement d'ailes.

félins magnifiques, gueules rugissantes, crinières fauves. le fouet claque dans l'air, l'animal obéit : apprivoisé presque malgré lui. la fierté ancré dans le regard, le fauve semble devenir humain, un instant, quand ses yeux croisent les tiens. à quoi pense-t-il à l'instant où son corps tendu franchi le cerceau tendu?

tu avances le long de chemin, et tu as l'impression qu'il ne finira jamais. qu'il ne s'arrêtera qu'une fois arrivé jusqu'aux étoiles. sur ce petit bout de voyage, tu crois des paons qui se promènent et surveillent de leurs mille yeux, et des jongleurs qui jonglent avec leurs balles comme tu jonglerais avec ta vie.

tu vois une roulotte sombre, à l'allure un peu mystérieuse. des foulards violet, bleu nuit, et d'un blanc pur d'étoile sont accrochés près de la porte, des fenêtres. une jeune femme sort, te regarde. elle, c'est la diseuse de bonne aventure, celle qui tire les cartes de l'avenir, celle qui lit les étoiles. elle, c'est la clé du futur. entre, et elle te révèlera.

c'est un chapiteau un peu plus haut que les autres. il semble entièrement noir, mais de près, on remarque des accrocs dans le tissu, comme des centaines d'étoiles. tu entres. la musique démarre. c'est un air de piano - ou de violon - quelque chose de doux. quelque chose qui transporte. ils sont tous là devant toi, acrobates, gymnastes funambules et danseuses. leurs corps animés flottent au-dessus du sol. ils sont la grâce incarnée. dans leur yeux, tu crois deviner un éclat lunaire.