c'est un petit village côtier, marbel, un petit village bien ordinaire, à ce nom étrange, presque chantant. un petit village comme rescapé d'une autre époque. mais trop terne, dénué de couleurs mais non de charme pour ceux qui le voient pour la première fois. mais la poésie s'enfuit, à force de trop la voir, et il ne reste que l'ennui d'un village trop gris.

l'océan chante inlassablement la même rengaine. son eau bleue vire au gris et ses vagues meurent presque tendrement sur le sable. les pêcheurs s'y croisent - visages fatigués, mains abîmés par cette eau trop salée - sous le regard imperturbable et bientôt aveugle du phare centenaire. les secondes s'égrainent, comme poussées par le vent froid du nord.

autour du village, la nature reprend ses droits. elle semble presque luxuriante à côté du terne de marbel. pour ceux qui ne connaissent pas le coin, il est bien trop facile de s'y perdre : la forêt englouti les gens de passage, les grottes se referment derrière eux et la route, sans fin, les entraîne avec elle. les environs demeurent tout de même une bulle d'oxygène pour les villageois lassés par l'habitude.